Résumé
Les crimes de la vie quotidienne sont généralement définis comme des pratiques injustes et contraires à l’éthique commises sur le marché par des personnes qui se considèrent elles-mêmes et qui sont perçues par les autres comme des citoyens respectables. Cet article étudie les principaux moteurs de ce comportement criminel spécifique sur la base d’une analyse économétrique transnationale des données de l’Enquête sociale européenne 2010. Il se concentre en particulier sur la probabilité subjective de sanction, l’internalisation des normes et la légitimité perçue du système judiciaire. Trois crimes du quotidien sont examinés : les fausses demandes de réclamations d’assurance, l’achat de biens potentiellement volés et les infractions routières. En contrôlant les variables socio-démographiques, le capital social et les effets fixes des pays, nous constatons que l’internalisation des normes est associée négativement à la criminalité quotidienne, alors que la légitimité perçue des institutions judiciaires a un effet non significatif. Les résultats sont ambigus pour la probabilité subjective des sanctions. Enfin, notre travail souligne la difficulté d’utiliser les données d’enquête dans l’analyse de la criminalité.
Codes JEL
D8, K14, K42
Mots-clefs
Dissuasion, respect des normes, criminalité